Ils sont une centaine en ce moment à recevoir des soins quotidiens. Chacun dispose de son petit espace et d'un dossier individuel. Évolution, poids et observations y sont notés. Anthony Wauthier, soigneur bénévole au CREAVES de Namur:
Je suis en train de nettoyer la plaie du hérisson, donc il a eu une attaque chien qui lui a causé une plaie assez profonde. Une fois que tout le monde a eu à manger, à boire, certains ont encore des médicaments, des injections, de la réhydratation, donc, de sérum physiologique et de glucose, et des injections de médicaments, d'antibiotiques ou d'anti parasitaires.
Ici, il y a du travail toute l'année, les bénévoles se relaient et se partagent les tâches. Romain De Jaegere, coordinateur du CREAVES de Namur:
Au printemps, on a tous les mammifères. En été, on a aussi beaucoup d'animaux qui sont là. Et ici, en automne et au début de l'hiver, on a un afflux massif de hérissons qui arrivent encore par dizaines chaque semaine. Donc là, actuellement, on a une centaine de hérissons. Ils sont en soins et tout ça demande énormément de temps. Énormément de personnes viennent nous aider, des bénévoles qui sont là pour donner les traitements, pour nettoyer les cages, donner à manger et accueillir les nouveaux animaux qui arrivent aussi encore et toujours malgré que les jours refroidissent.
Le statut des hérissons a changé. L'espèce est de plus en plus menacée. Romain De Jaegere, coordinateur du CREAVES de Namur:
Le fait qu'on les accueille ici, c'est aussi un signe que l'espèce ne se porte pas très bien. Il y a beaucoup de hérissons qui sont malades, beaucoup des hérissons qui subissent un peu nos habitudes. L'urbanisation croissante, des travaux de jardinage, le robot tondeuse, la débroussailleuse font aussi pas mal de dégâts et aussi les animaux domestiques comme les chiens. Ils ont aussi la malchance d'être parasités avec des parasites pulmonaires intestinaux. Ils ont des puces, ils ont des tiques, ils ont un peu tous les maux et on se rend compte vraiment que la population ne se porte pas très bien et que les individus sont de plus en plus affaiblis et malades quand ils arrivent ici. En automne, on a un phénomène un peu particulier qui se passe. Donc les hérissons qui sont issus de la deuxième portée sont un peu plus faibles, un peu plus petits et n'ont pas forcément un poids suffisant que pour passer l'hiver en hibernation. Donc le hérisson est une espèce qui hiberne et pour hiberner, on estime qu'il faut qu'ils fassent au minimum 600 grammes. En dessous de 600 grammes, il a peu de chance de passer l'hiver. Et donc on conseille aux gens qui trouvent un hérisson soit en pleine journée ou le soir avec un poids un peu plus faible, de nous l'amener parce qu'il va perdre 40 % de son poids en hibernation et qu'il n'aura pas un poids suffisant. Généralement, il va s'endormir pour toujours, il ne va pas se réveiller.
Ils vont donc passer l'hiver ici, au CREAVES. Si vous disposez de cages adaptées, n'hésitez pas à contacter le centre qui a aussi besoin de boîtes à chaussures qu'ils utilisent comme des petites maisons sur mesure. L'objectif est donc de les relâcher en bonne santé pour préserver l'espèce. Anthony Wauthier, soigneur bénévole au CREAVES de Namur:
Ça, c'est le meilleur sentiment qu'on peut avoir ici, surtout avec des petits qui ont eu un parcours difficile.
Aider le CREAVES, c'est aussi devenir membre ou bénévole. Les dons sont également toujours les bienvenus.