Les 48h de grève décrétées par les enseignants de la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont poursuivies ce mardi. Cette fois, ce n'est pas à Bruxelles, mais devant les écoles que les enseignants tenaient des piquets comme à Malonne par exemple.
À Malonne, nous avons suivi des manifestants mobilisés dès le petit matin. Leur objectif : expliquer leurs revendications et alerter sur les répercussions des décisions gouvernementales. Florence Nicaise, permanente à la CSC-Enseignement Namur/Dinant, détaille leur action :
"Donc aujourd'hui, le souhait, c'était vraiment de ne pas se disperser. On a choisi Malonne comme point de ralliement pour le Front commun. Je parle ici CSC, SLFP et CGSP. Le but c'est de faire du tractage au rond point. On donne un petit paquet de bonbons avec un tract explicatif qui explique un peu les raisons de notre colère et de notre mécontentement."
Outre les distributions de tracts, certains enseignants se sont postés aux entrées des écoles pour dialoguer avec les parents. Si beaucoup se montrent solidaires, certains avouent ne pas maîtriser tous les aspects du conflit.
Un parent interrogé partageait son incompréhension :
"J'en ai entendu vaguement parler, mais je sais pas me prononcer par rapport à ça."
Tandis qu’un autre, mieux informé, affichait son soutien :
"Parce qu'on est en train de baisser l'argent disponible pour l'enseignement et donc l'enseignement sera de moins bonne qualité. Et au delà de ça, on leur détricote leur statut aussi, donc je soutiens le mouvement."
Réformes contestées et inquiétudes persistantes
Les revendications des enseignants portent principalement sur deux points : la suppression de la 7ᵉ année qualifiante dans le secondaire et la fin des nominations statutaires pour les nouveaux enseignants, qui seront désormais sous contrat à durée indéterminée.
Damien Dequesne, enseignant et délégué syndical à l’institut Saint-Joseph de Jambes, déplore l’impact de ces mesures :
"On a beaucoup de gens, d'indépendants qui partent travailler maintenant, à qui on donne des tracs et qui ont un parcours dans l'enseignement qualifiant, qui ont un parcours non seulement technique ou professionnel et qui ont fait une 7ᵉ et qui reconnaissent la richesse de cette formation. Ils sont étonnés de voir que ces mesures du gouvernement ne sont là que pour des raisons économiques."
Les enseignants s'inquiètent également du flou entourant certaines réformes déjà votées. Si la suppression des nominations administratives est entrée en vigueur ce mois-ci, la fin de la 7ᵉ qualifiante doit être effective dès la rentrée de septembre prochain, sans détails clairs sur son application. Malgré les incertitudes, la mobilisation semble trouver un écho auprès des citoyens croisés ce jour-là, renforçant la détermination des enseignants à poursuivre leur combat.