Action symbolique ce matin dans le monde enseignant avec un arrêt de travail dans les écoles qui proposent de l'enseignement qualifiant, un secteur particulièrement touché par les coupes budgétaires du gouvernement MR-Engagés.
Tous habillés de noir, ces professeurs de l'Institut Notre-Dame de Namur ont décidé de marquer ce mercredi par un arrêt de travail d'une heure. Et la date choisie est particulièrement symbolique puisqu'aujourd'hui aura lieu le comptage officiel des élèves, qui est décisif pour l'octroi de moyens humains et financiers alloués aux écoles.
Naïm Parmentier, délégué syndical, nous explique :
Nous sommes le 15 janvier et le 15 janvier, c'est le jour des comptages. Et donc il faut savoir qu'avec les mesures qui ont été prises ici dans le courant du mois de décembre, le 11 décembre, il y a un impact qui est clair dans l'enseignement qualifiant et donc il y a une perte qui est calculée de 500 emplois pour l'ensemble de l'enseignement qualifiant.
Les enseignants de l'Institut Notre-Dame seront touchés par des mesures qui visent notamment à réduire de 3 % le nombre d'heures dans l'enseignement qualifiant, c'est-à-dire le technique et le professionnel. Il y aura aussi le renvoi des élèves majeurs vers l'enseignement pour adultes.
Il y a quand même ici à l'Institut Notre-Dame, une perte de l'équivalent de deux emplois et l'exclusion de quelques élèves de la troisième et la quatrième secondaire qui sont en décrochage scolaire et qui ont plus de 18 ans. Mais heureusement pour nous, la septième TQ Nursing, elle, est conservée, ça fait partie des exceptions. Et donc pour ça, on a de la chance.
Maintenant, il faut quand même bien comprendre toute la psychologie, la philosophie du gouvernement. Je pense que les mesures qui vont être prises à l'avenir vont continuer à nous impacter. Et donc si on ne met pas une barrière maintenant, alors on va se faire avoir sur la suite.
À l'Institut Notre-Dame comme ailleurs, les professeurs s'estiment déjà lésés par la pénurie d'enseignants. Ils craignent aussi évidemment les conséquences pour leurs élèves.
Dans l'enseignement, il y a une pénurie. On est tous en train de former une forme de solidarité entre nous pour essayer de pallier ce manque d'effectifs en faisant parfois des heures supplémentaires. On a un collègue ici qui fait 28 périodes. Et donc on est à bout. L'enseignement est un pilier de notre société, et quand on entend tout ça, on est démunis, mais on est surtout en colère. Et c'est la raison pour laquelle on continue ces mouvements.
Les enseignants ont en effet prévu de nouveaux arrêts de travail la semaine prochaine et une grève de 48 h les 27 et 28 janvier.