Gens du voyages : quels coûts pour les communes après leur départ

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Dimanche dernier, environ 150 caravanes de gens du voyage se sont installées à Sombreffe, provoquant de l'inquiétude au sein du village et alertant le bourgmestre. Ce dernier a constaté cet afflux soudain et non autorisé qui a temporairement augmenté la population de cette commune de 8 500 habitants d'une centaine de personnes supplémentaires. Les occupants ont indiqué qu'ils quitteraient les lieux le 29 juillet prochain.

Cette situation rappelle celle survenue il y a deux semaines à Eghezée, où une communauté similaire s'était installée. Bien que les gens du voyage aient quitté Éghezée, la commune doit désormais débourser 10 000 euros pour remettre en état le terrain utilisé. À Sombreffe, les autorités locales gèrent la situation au jour le jour. Le bourgmestre, Pierre Mauyen (groupe IC-MR), déclare :

"On a rencontré un représentant de la communauté et on leur a donné les contacts de la SWDE. On a donné les contacts de ORES pour l'électricité, s'ils en ont besoin. Dans l''accord qui a été donné, avec le propriétaire, il est prévu qu'ils repartent le 29 juillet et qu'ils doivent rendre le terrain en parfait état. Sombreffe, c'est un petit village, je le rappelle, un village de 8 500 habitants. Nous avons un endroit où on peut mettre quatre ou cinq caravanes. Pas 100 caravanes."

Les gens du voyage présents ont expliqué, hors caméra, que les communes refusent souvent leur demande d'autorisation ou ne disposent pas d'espaces suffisants pour les accueillir. Ils se sont connectés aux réseaux d'eau et d'électricité et se sont engagés à payer leur consommation à leur départ. La commune espère que cet engagement sera respecté.

"La seule personne qui peut aller un peu plus loin, c'est le propriétaire. Il peut aller en référé. Mais s'il va en référé, il va aller devant le juge et le juge prendra position. On sait que la jurisprudence, en général, leur donne raison en leur laissant quinze jours pour partir."

10 000€ pour remettre le terrain en état

À Éghezée, où une communauté s'était installée sur un terrain de football pendant cinq jours, la situation a laissé des traces malgré les efforts pour minimiser l'impact. Le premier échevin Stéphane Collignon commente :

"C'est vrai, quand on voit le terrain tondu comme ça, on a l'impression qu'on peut jouer au football. Moi, je n'ai jamais été joueur de football, mais c'est vrai que si on se balade un peu sur le terrain, on se rend compte qu'il y a quand même pas mal de fosses, qu'il y a pas mal de trous."

Malgré une convention signée avec la commune, un loyer de 800€ payé, et le ramassage des déchets effectué par les occupants, le terrain a subi des dommages :

"Malheureusement, les allées et venues, les camionnettes qui partaient tous les matins pour aller travailler, les caravanes, c'est quand même un lourd charroi et donc ils ont quand même défoncé un peu le terrain. Mais il ne doit pas être refait entièrement. Il y a quand même pas mal de travaux qui s'élèvent, je le crains, à presque 10 000 €."

À Sombreffe, le propriétaire du champ devra seul remettre en ordre son terrain privé. Cette situation met en lumière une problématique plus large : l'absence de politique publique pour offrir des espaces prévus en nombre pour accueillir les gens du voyage, dont les déplacements font partie de leur identité depuis plusieurs siècles.


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