Il y a 5 ans, des milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour réclamer des mesures face au changement climatique. Cinq ans et une crise du Covid plus tard, où en sont ces jeunes ? Quel regard portent-ils aujourd’hui sur ce qui s’est passé ? C’est le thème de “Génération Climat”, un documentaire en trois parties, réalisé par Bernard Polet pour Boukè.
Génération Climat épisode 1 : l'espoir
Pour ce documentaire, vous n’avez pas travaillé seul. Avec qui avez-vous conçu ce projet ?
Avec “Imagine demain le monde” qui est un magazine digital axé sur la transition écologique et sur l’évolution de la société en général.
Grâce à un financement du Fonds pour le journalisme, Boukè et “Imagine demain le monde” ont fait aboutir ce documentaire. L’idée c’était effectivement de sonder l’opinion de jeunes qui avaient participé à ces manifs. Des jeunes activistes, des militants qui le sont toujours aujourd’hui ou qui ont décroché. Mais l’idée c’était de donner la parole aussi à cette partie de la jeunesse qui ne se sentait pas très concernée par la problématique du climat à l’époque et qui ne l’est pas plus en 2024.
Génération climat : on veut être entendus !
Qu’est-ce qui ressort à votre avis de vos rencontres avec ces jeunes ?
Ce qui m’a le plus marqué c’est l’intelligence de ces jeunes, leur grande lucidité aussi. J’ai rencontré des personnes qui avaient envie de faire la révolution tout en étant très pragmatiques. Je repense aux propos très juste d’Adélaïde Charlier : “De toute façon, le changement, il arrive. Alors soit on l’organise, soit on le subit”.
Des jeunes accessoirement très à l’aise devant la caméra pour la plupart. Le courant est vraiment passé entre eux et la petite équipe que l’on formait le cameraman et moi. Je les sentais en confiance. On a pu aller assez loin, dans leur intimité, dans leurs émotions, dans leurs aspirations aussi, autant que dans leurs contradictions. Et donc, ce monde tant décrié par certains, notamment sur les réseaux sociaux, ce monde taxé “de dégénérés”, “d’abrutis”, et bien j’ai envie de dire qu’il donne naissance aussi à toute cette jeunesse constructive qui manifeste un grand besoin d’être écoutée et entendue. C’est très important, me semble-t-il, d’insister sur cet aspect qui ressort des différents témoignages.
Ce documentaire se décline en fait en trois parties…
Oui, la première partie de "Génération climat” est sous-titrée : “L'espoir". Dans quelle mesure ces manifestations étaient-elles synonymes d'espoir ? Pourquoi y ont-ils participé ? Comment se projettent-ils dans le futur ? Iront-ils voter ? Désirent-ils avoir des enfants ?
Le sous-titre de la deuxième partie est “Les doutes et les craintes”. Comment ces jeunes ont-ils traversé les différentes crises survenues ces dernières années ? Ont-elles impacté leur engagement ? Sont-ils tétanisés par la peur ou se trouvent-ils dans une forme de déni ?
Et enfin, la troisième partie s’intitule : “Génération climat, l’heure des choix”. C’est-à-dire, comment l’engagement de ces jeunes a-t-il évolué ? Notre société peut-elle concilier la priorité de l'urgence du court terme avec la préservation de la vie à long terme ? Qu’attendent-ils du système démocratique actuel face à l’enjeu climatique. Et leurs réponses sont parfois surprenantes !