Cerfontaine - Le Syndicat d'Initiative commémorait les 80 ans de la libération ce week-end

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Il y a 80 ans, en juin 44 les alliés arrivaient en normandie. Suivi par la libération et un an plus tard la fin de la guerre. Une date anniversaire importante qui sera commémorée un peu partout cette année. A Cerfontaine, on a décidé de prendre un peu d’avance sur le calendrier et de donner le coup d’envoi du marathon mémoriel ce week-end. Pour l’occasion, village de reconstitution, hommages et expositions.


En septembre 1944, les troupes alliées ont apporté la délivrance à Cerfontaine et à ses villages, un moment mémorable célébré par le syndicat d'initiative 80 ans plus tard. Tommy Delloge, animateur socioculturel au Syndicat d'Initiative de Cerfontaine, nous replonge dans cet événement historique :


"C'était la fête vendredi pour le village, le convoi est passé en direction de la place de Cerfontaine pour remonter vers le village de Senzeilles. Ça a été la fête populaire à ce moment là, même si à un moment donné, les Allemands ont recommencé à tirer depuis nos bois, au dessus du village, ce qui a donné une sacrée frayeur à toute la population qui est partie se cacher dans l'église le temps que les Américains règle le problème." 
Une anecdote qui lui vient de sa grand-mère.


Les troupes allemandes représentées

 
Au sein du village de reconstitution ce week-end, les troupes alliées étaient bien représentées, aux côtés de la brigade belge. Cependant, une présence étonnante a également marqué l'événement : celle des troupes allemandes.
 

"Il y en a qui voit ça d'un mauvais oeil, mais il y en a qui vont bien le prendre en disant que c'est très bien ce qu'on fait. On est là pour le devoir de mémoire, pour présenter les différents équipements qui étaient utilisés. Il faut aussi expliquer que les jeunes allemands ont été enrôlés de force et ce n'était pas par conviction.
C'étaient des jeunes comme tout le monde, dans l'armée allemande (la Wehrmacht), les soldats dès qu'ils avaient l'âge étaient envoyés au front comme dans toutes les armées (Américaines ou Britanniques), on les envoyait au front." 
Caporal reconstitueur de l'Association Verlaine 59.

 
 

Non! Les Alliés n'étaient pas parfaits
 

Essayer de voir les choses d'un autre angle. Remettre en perspective. En temps de guerre, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, comme nous explique ce reconstitueurs habillés en alliés américains.


"Je suis un capitaine de la logistique, qui gère l'approvisionnement de l'armée et cet approvisionnement nécessite dix personnes qui travaillent pour qu'un seul soldat soit efficace au champ de bataille. C'est énormément de matériel qui est acheminé par camion et ce 24 h sur 24. Sept jours sur sept, les camions roulent. Et la particularité, c'est qu'il y a 80% de ces chauffeurs qui sont afro américains. Parce que malheureusement, à l'époque, le système politique américain pratiquent la ségrégation raciale et estime que c'est une sous race. C'est qu'on ne peut pas se permettre de perdre la guerre en les mettant au front, donc on leur demande de conduire les camions derrière. Alors bon, il faut être très respectueux, évidemment, des jeunes Américains qui ont donné leur vie pour qu'on puisse être en liberté. Mais il ne faut pas glorifier le système américain de l'époque parce qu'il est détestable." 
Bruno Mardaga, reconstitueur de l'association "Foû dès Rails".


La guerre, ce sont aussi des actions moins connues

Cet angle de vue met en lumière la complexité des événements historiques, soulignant que la guerre n'est jamais simplement une affaire de bons contre méchants.

Le devoir de mémoire s'étend également aux actions moins connues, telles que celles de la brigade Piron. Alexis Chiefalo, reconstitueur pour la Belgian Squad 44, nous éclaire sur leur contribution :


"Ici, on représente la brigade Piron. C'est une unité belge formée par des volontaires en Angleterre et qui ont débarqué après les Alliés en Normandie, qui ont libéré une partie de la France et sont remontés vers Bruxelles. Et donc nous, en tant que Belges, dans la vraie vie, ça nous fait plaisir de représenter "nos ancêtres". On explique les spécialisations, comme le déminage, par exemple. On a des exemplaires de mines en reproduction. Il existe des milliers d'exemplaires de ces mines qui sont très, très dangereuses et qui restent encore même aujourd'hui, dans le sol."


Intéressé d'en savoir plus sur la libération de Cerfontaine ? Le syndicat d'initiative a mis sur pied une exposition retraçant l'histoire. N'hésitez pas à le contacter si vous souhaitez la découvrir.
 


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