La Mehaigne, cours d'eau traversant les communes de La Bruyère et d'Eghezée, est confrontée à une grave pollution. Une étude européenne menée par l'association Nature et Progrès a révélé la présence de TFA, un polluant dit éternel, dans ses eaux. Classée comme le troisième cours d'eau le plus pollué d'Europe, cette étude concerne néanmoins seulement 27 cours d'eau, ce qui nuance ce classement. Cependant, la pollution est bien réelle et suscite une vive inquiétude parmi les habitant.e.s et les élu.e.s des communes concernées.
Le TFA, ce polluant persistant, a provoqué une réunion entre le bourgmestre de La Bruyère, Yves Depas, et ses homologues des communes riveraines, en collaboration avec le Contrat de rivière Meuse aval. Yves Depas a déclaré :
On a appris qu'un prélèvement avait été réalisé à Statte près de Huy. C'est vraiment là où la Mehaigne se jette dans la Meuse. L'étude a été réalisée par Nature et Progrès dans plusieurs cours d'eau en Europe. Elle a révélé cette pollution.
En réponse à cette découverte, une étude wallonne sur le TFA est en cours. Sven Abras, de la Direction des eaux de surface de la Wallonie, a précisé :
Le but premier ici, c'est évidemment de faire un état des lieux de la situation en Wallonie. On va aller faire des analyses en 54 points de prélèvement dans la zone de surface, avec évidemment un focus qui va être mis sur la Mehaigne, puisque c'est cette rivière-là qui était pointée dans l'étude de Nature et Progrès.
Les résultats de cette étude sont attendus dans les prochaines semaines. À ce stade, il n'est pas certain que les pesticides agricoles soient responsables de la présence de ce PFAS, bien que ce soit l'hypothèse de Nature et Progrès. Sven Abras a expliqué :
Il faut savoir que le TFA est une molécule extrêmement perdurante dans l'environnement et qui est extrêmement mobile. La source n'est donc pas nécessairement la proximité directe du cours d'eau. Dans les autres sources qui sont identifiées, il y a une source naturelle possible, qui créerait un bruit de fond de TFA dans l'environnement, mais pas dans les niveaux dans lesquels on a trouvé le TFA dans la Mehaigne. On pourrait avoir ça comme point de départ.
Cette étude servira de référence pour la Région wallonne afin de déterminer si des modifications des politiques publiques sur l'utilisation des PFAS sont nécessaires.