Les clients potentiels ont plutôt un avis positif sur l'extension du piétonnier à Namur et plutôt négatif par contre en ce qui concerne le projet de centre commercial; c'est ce qui ressort d'une enquête commanditée par l'Association des Commerçants de Namur.
Selon cette enquête réalisée fin 2023 par le bureau d'études "Incidences" auprès de 500 personnes, la majorité des clients qui se rendent à Namur ne sont pas Namurois. Ils proviennent de l'extérieur, dans un rayon de 50 kilomètres. C'est une surprise popur Aurélie Gillon, Chargée de projet pour l'Association des Commerçants de Namur :
"Le client type namurois n'est pas celui auquel on pensait. C'est-à-dire qu'il vient de plus loin qu'on ne l'imaginait. Il arrive en voiture, il adore la ville et il est très satisfait. On en est très heureux évidemment. Mais par contre, venir de loin en voiture, cela pose questions."
Des questions sur la mobilité notamment, car d'autres études montrent que l'on se dirige vers une société dans laquelle il y aura moins de voitures. Deuxième enseignement : 48 % des personnes interrogées et qui vivent à proximité de Namur, trouvent que la ville n'est pas assez attractive.
"On n'attire pas les clients proches géographiquement. Pourquoi ? Simplement parce qu'il n'y a pas une perception suffisante de la valeur ajoutée du centre-ville de Namur par rapport à d'autres régions commerciales proches."
Certains préfèrent en effet aller à Louvain-la-Neuve, par exemple. Bonne nouvelle par contre concernant l'extension du piétonnier, elle est plutôt bien perçue.
"On voit un certain engouement de nouveaux clients potentiels. On est assez contents de voir cet élément là."
Ceci dit, 10 % des clients actuels sont inquiets pour la mobilité et l'accessibilité de la ville à l'avenir. Quant au projet de centre commercial, là, les avis sont nettement plus mitigés.
"Sur base des données fournies par le promoteur du projet de centre commercial, on s'attendait à voir une explosion d'intérêts chez le client. Mais l'attractivité, on ne la voit pas. Force est de constater que ça n'augmente absolument pas statistiquement le nombre de personnes qui vont venir en ville. Et donc là, il y a un problème."
On se fait de fausses idées !
Problème pour la dynamique du centre ville, d'autant que 20 % des commerçants actuels seraient prêts à migrer dans le complexe commercial. Que faire de toutes ces données à propos des attraits perçus par les clients, mais aussi à propos des freins ? Pour le président de l'Association des commerçants de Namur, il y a un gros travail d'information et de communication pour corriger parfois de fausses perceptions.
"Je donne un simple exemple : le problème de parking est un faux problème. L'offre est là mais le client ne la perçoit pas. Quand on dit que l'on ne vient pas à Namur parce qu'il n'y a pas de parking, c'est une erreur. Mais cela ne sert à rien de dire : "Mais non, mais non, mais non, on a des parkings !" Il faut comprendre pourquoi il y a cette perception là et comment la changer."
Un travail de communication qui incombe aux commerçants mais aussi bien sûr, aux politiques. Plusieurs représentants du conseil communal de Namur étaient d'ailleurs présents ce matin et sont intervenus pour donner leur point de vue, ce qui a donné, à cette conférence de presse, des allures de débat. Mais c'était compréhensible vu le contexte électoral, vu aussi les enjeux fondamentaux pour Namur, des enjeux que les résultats de cette enquête ont à nouveau mis en évidence.