Ce vendredi au conseil provincial, il a été question de la fraude dont a été victime l'Institution. Pour rappel, un agent provincial a détourné pendant une quinzaine d'années pas loin de deux millions d'euros. Un cabinet d'audit a présenté à l'assemblée provinciale ses recommandations pour éviter que cela ne se reproduise plus à l'avenir.
Fin août, une cinquantaine de transactions financières suspectes est dévoilée à la Province de Namur pour un montant de 380 000 euros. Depuis, ce montant a grimpé. Il approche aujourd'hui les deux millions! L'agent provincial soupçonné est passé aux aveux. Il versait des sommes à son profit. La Province a sollicité un audit externe dont les recommandations ont été présentées aux conseillers provinciaux. Valéry Zuinen, Directeur général de la Province:
"Aujourd'hui, on était dans l'audit du processus de paiement. Alors, ce qui est intégré dans cet audit, c'est finalement d'avoir un processus qui soit complètement documenté avec des définitions de responsabilités très claires, très précises à chaque étape du processus, d'éviter certaines opérations comme par exemple les opérations manuelles qui existaient encore chez nous".
D'après l'audit, des mesures correctrices ont déjà été prises par la Province pour que cela ne se reproduise plus:
"On a fait un refresh global sur les numéros de compte des fournisseurs, donc on a tout remis à zéro! Cela nous permet d'être certain aujourd'hui de l'ensemble des numéros de comptes et de sécuriser tout le processus en aval. Il y a une analyse qui a été faite par les auditeurs sur une très large période. Ce sont pas moins de 500 000 lignes de paiement à partir des numéros de compte qui ont été analysées".
Pareil scénario possible dans les communes?
Autres mesures prises: une restriction des accès à l'application comptable ou encore l'installation d'un logiciel anti-fraude qui vérifie systématiquement l'identité bancaire des bénéficiaires d'un virement. Parmi les élus provinciaux, certains s'inquiètent de voir des communes exposées à pareil risque de détournement. Claude Bultot, conseiller provincial PS :
" Des auditeurs de Deloitte nous ont dit que les logiciels dont on parle sont aussi d'applications dans d'autres structures, notamment les communes. Peut-être que les communes organisent différement leurs contrôles des factures mais ce serait quand même intéressant que la clarté soit faite là-dessus de la part des concepteurs de logiciels et de voir quelles améliorations pourraient être apportées pour éviter pareils problèmes. Je pense qu'il faut là aussi prendre toutes les mesures pour que ça ne puisse pas arriver à d'autres échelons".
De l'argent public perdu à jamais?
Reste à savoir si dans cette affaire, la Province de Namur va pouvoir récupérer ses billes. Laurent Kennes, avocat de la Province de Namur:
"Nous n'avons pas encore d'information mais il faut savoir que dans ce type de situation, c'est assez rare que la personne ait conservé tous les fonds et que l'on puisse les retrouver dans son patrimoine. Maintenant, je ne doute pas que le magistrat instructeur, le juge d'instruction ait déjà procédé à des saisies de ce dont elle est propriétaire. Et évidemment, c'est mon métier et ma mission d'essayer aussi de participer à cette recherche".
L'instruction judiciaire prendra du temps. En attendant, il est dans l'intérêt de la Province de mettre en place tous les garde-fous pour éviter pareille mésaventure.