Le slam, c'est une forme de poésie libre, orale, rythmée... et c'est l'un des modes d'expression qui permet à Lisette Lombé de défendre ses combats. Ce qu'elle pourra faire avec une caisse de résonnance d'autant plus forte que ce jeudi 28 mars, elle a été intronisée "Poétesse nationale". Durant les deux prochaines années, elle devra écrire au minimum 12 textes, qui seront traduits en néerlandais et en allemand. Et elle sera, surtout, ambassadrice de la poésie à travers tout le pays. Et pour marquer cette nomination, c'est dans son école maternelle et primaire, celle du parc Astrid de Jambes, que Lisette Lombé a choisi d'être intronisée.
"Sous la vareuse de foot", est le premier texte, poignant, que Lisette Lombé a choisi de partager lors son intronisation en tant que poétesse nationale. Un texte qui marque le début d'une aventure de 2 ans qui s'offre à elle.
C'est un grand honneur de pouvoir être ambassadrice de la poésie à travers la Belgique et de pouvoir aller dans les écoles, dans les associations et redire tout l'amour que les poètes et les poétesses ont pour ce type de langue particulière.
Mais être poétesse nationale, qu'est-ce que ça veut dire ? Charlotte Poncelet, de la maison de la poésie de Namur, l'explique :
C'est un projet qu'on porte depuis dix ans maintenant avec le Poëziecentrum de Gand et l'organisation littéraire VONK & Zonen d'Anvers. Un an sur deux, on choisit un représentant qui va sillonner le pays pour représenter la poésie. Et cette année, quand on s'est rassemblé avec les partenaires pour plancher sur la question... Etant donné la place de Lisette dans le milieu littéraire belge et dans le monde du slam, étant donné son engagement, c'était clairement une évidence.
Et ses combats sont nombreux : le droit des femmes, celui des personnes racisées et l'importance toute particulière qu'elle accorde à la jeunesse. A l'image de son intronisation qu'elle a choisi loin des centres culturels ou des institutions, mais au plus proche des élèves de l'école communale du Parc Astrid de Jambes. Un retour aux sources pour Lisette Lombé.
C'est l'endroit de l'innocence, c'est l'endroit de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Et moi, j'habitais dans la cité, juste à côté. L'idée, c'était aussi de montrer à ces enfants que ce n'est pas parce qu'on grandit à la cité qu'on n'a pas le droit de lire, qu'on n'a pas le droit d'écrire. Il y avait quelque chose aussi dans la représentativité...
Elle y a donc animé des ateliers pour faire découvrir à chaque élève la puissance des mots, et la force de les porter à haute voix. En cercle, pour que le cadre soit sécurisant, chacun a eu son mot à dire lors de la cérémonie. Cet échange avec les plus jeunes sera au coeur des deux prochaines années de Lisette Lombé.
C'est l'un des axes de cette mandature. Il y a effectivement la jeunesse, il y a tout un travail, un silllon social, on va travailler avec les associations. Puis il y a tout un gros travail sur le mouvement, sur le corps, sur le lien entre la poésie et le sport...
Les premiers projets qui verront le jour seront un installation, réalisée avec le studio superbe, madame Rima, et une anthologie de textes de slammeuses belges, "on ne s'excuse de rien", numéro 2.