Entre les producteurs et les distributeurs d'électricité, il y a le transporteur. En Belgique, c'est la société Elia qui joue ce rôle. Elia va devoir moderniser son réseau. C'est que les besoins en électricité seront de plus en plus importants à l'avenir. Autant s'y préparer. En Province de Namur, une dizaine de chantiers de modernisation sont prévus. Une nécessité stratégique!
Nous sommes à Hanzinelle. Ces hommes d'Elia placent des câbles. Objectif : améliorer le réseau de transport d'électricité entre Hanzinelle et Gerpinnes soit sur 7 kilomètres. Au total, plus d'une dizaine de chantiers de modernisation du réseau comme celui-ci sont prévus rien qu'en province de Namur dans les années à venir. C'est que La Belgique doit se préparer à une augmentation de la demande en électricité.
Charlotte Quevedo, porte-parole d’Elia, gestionnaire du réseau de transport d’électricité : « On constate une électrification fulgurante de nos usages, à la fois à la maison, avec les véhicules, les pompes à chaleur, mais aussi dans nos industries qui, elles, aussi sont de plus en plus électrifiées et donc il y a plus de demande. Donc ça veut dire plus de transit d'électricité dans le réseau. Il faut pouvoir répondre à cette demande ».
Le réseau namurois a été construit en 70 000 volts. Insuffisant par rapport au défi de demain. À l'avenir, il pourra accueillir du 110 000 volts.
Julien Madani, responsable communication “projets d’infrastructure” - Elia : « 110 000 volts sur le réseau namurois permettront notamment d'intégrer les productions d'énergies renouvelables, tant dans la province que dans les provinces limitrophes, que d'augmenter aussi la capacité de transport donc plus d'électrons qui vont pouvoir passer. Ça permettra de répondre à tous ses objectifs, que ce soit d'un point de vue climatique avec l'intégration de renouvelable, que l'électrification de la société. C’est à dire avec plus d’électrons qui vont pouvoir passer dans ce réseau de transport ».
Aujourd'hui, Elia gère un réseau de 8800 kilomètres de ligne à haute tension dans notre pays. Les lignes aériennes représentent encore 62% du réseau. Avec cette modernisation, se dirige-t-on davantage vers des lignes souterraines comme cela a été le cas entre Auvelais et Gembloux en 2022 ? Les amoureux de paysages dépollués de pylônes en rêvent.
Julien Madani, responsable communication “projets d’infrastructure” - Elia : « Le 70 000, le 110 000 ou le 150 000 volts, on fait toujours une analyse technique pour voir quelle est la meilleure solution. Et en fonction de la meilleure solution, on peut faire du souterrain ou de l'aérien. Pour des niveaux de tensions supérieures, par exemple pour le 3800 000 volts, alors là, on est fortement limité au point de vue des technologies aujourd'hui disponibles et donc aujourd'hui, on privilégie principalement la liaison aérienne ».
Elia investira plus de 8 milliards d'ici 2028 pour moderniser le réseau de transport. La Belgique veut répondre au défi de l'électrification. Mieux vaut s'y prendre tôt pour éviter de mauvaises surprises comme c'est le cas aux Pays-Bas.
Julien Madani, responsable communication “projets d’infrastructure” - Elia : « Il y a eu un réseau qui a été développé mais qui n'était pas n'a pas été développé assez rapidement par rapport aux besoins, notamment du secteur industriel. Et aujourd'hui, il se retrouve finalement avec toute une série de demandes de raccordement pour lesquelles ils ne peuvent pas répondre favorablement. Il y a une liste d'attente de toute une série d'entreprises et d'acteurs économiques qui sont en attente d'avoir les raccordements nécessaires ».
Dans notre région, épinglons quelques projets à venir. Entre Bois-de-Villers et Fosses la Ville, les lignes à haute tension seront remplacées par des lignes souterraines, ce sera le cas aussi entre Yvoir et Bois-de-Villers.