Les bulles à textiles débordent. C'est qu'une directive européenne interdit désormais de jeter tout textile usagé dans une poubelle. Conséquence : les volumes à collecter et à trier explosent. Les opérateurs du secteur ne s'en sortent plus.
Vous l'avez sans doute remarqué, près de chez vous, les bulles à textile débordent de toute part. Depuis le premier janvier 2025, une directive européenne interdit désormais de jeter tout textile usagé dans une poubelle. Conséquence : les volumes à collecter et à trier pour les opérateurs du secteur ne cessent d'augmenter. L'ASBL Terre n'y échappe pas. Illustration à Couillet où se trouve l'un des principaux centres de tri de cette association (l'autre se trouvant à Herstal). Christian Dessart, Directeur de l'ASBL Terre :
Cette directive, c'est une couche de lasagne supplémentaire par rapport aux problèmes que l'on avait déjà et déjà signalé aussi, c'est-à -)dire la fast fashion qui nous mettait déjà en 2024 sous une pression énorme au niveau du traitement des textiles que l'on recevait. Bien sûr, on recevait aussi et on en reçoit de plus en plus de la poubelle classique et traditionnelle.
Un tsunami de textiles
Ici, on traite 12 000 tonnes de textiles usagés par an. Ce volume avait augmenté de 10 % déjà en 2024. Les chiffres sont déjà à la hausse en 2025, plus de 6 % supplémentaires à Couillet. Malheureusement, certains textiles se retrouvent dans la chaîne de tri alors qu'ils n'ont rien à faire là. C'est sans compter des déchets qui ne sont même pas du textiles comme des bouteilles ou, plus surprenant, des ... animaux morts !
Il y a des limites, bien entendu. Tout ce qui est souillé, mouillé, moisi ou tout ce qui est déjà du chiffon n'a pas besoin de se retrouver chez nous puisqu'il n'y aura pas d'issue autre que la poubelle pour ces choses-là. Le tee-shirt qui est déjà souillé, on ne saurait pas le désouiller, si je peux dire.
UN SOS capté par le gouvernement wallon
Face à ce tsunami de textile et au coût que cela représente, nos interlocuteurs, lors de notre tournage, ont lancé un appel à l'aide. Simon Lepage, responsable du centre de tri de l'ASBL Terre de Couillet et Christian Dessart, le directeur :
On est clairement en danger. Que ce soient nos 250 travailleurs au sein de Terre, mais aussi les autres partenaires de l'économie sociale, ceux qui font le même métier que nous, ou ceux qui travaillent avec nous : la Croix-Rouge, les Petits Riens, Oxfam et tous ces autres partenaires.
Nous sommes à l'agonie. C'est 206 € par tonne qui sont aujourd'hui octroyés en France pour aider la mise en filière. Je dis bien filière du vêtement, en tout cas du produit collecté. C'est exactement cela que l'on demande.
Appel à l'aide entendu. Quelques heures après notre passage, le gouvernement wallon a annoncé une série de mesures pour soutenir les opérateurs. Parmi les mesures, une compensation annuelle de 151 € par tonne triée.
Ouf de soulagement pour le secteur qui appelle également chacun à réfléchir à ses habitudes de consommation.
Un chiffre interpellant pour mettre en avant la surabondance de textiles. À Couillet, 500 tonnes de coton sont stockées. Elles ne trouvent pas preneur car les débouchés de recyclage sont très défavorables. Les matières comme le coton sont valorisées à ... 0 euro la tonne et la laine affiche même un prix négatif !
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