Jeudi soir lors du conseil communal, la commune de La Bruyère a décidé de marquer son intérêt pour le projet de centre aquatique de la ville de Gembloux. Un engagement qui n'est pas financier dans un premier temps. Le sujet a néanmoins suscité un débat idéologique entre majorité et opposition.
L'idée d'une piscine transcommunale n'est pas nouvelle pour les communes du nord de la Province de Namur. Depuis 2019, les communes d'Eghezée, Fernelmont et La Bruyère réfléchissaient à un projet commun. Une étude de faisabilité avait même déjà été réalisée pour une piscine à implanter à Eghezée. Le dossier d'Eghezée n'a guère avancé mais un 2ème projet émanant de la ville de Gembloux est arrivé sur la table.
La Ville de Gembloux porte en effet un projet de nouveau centre aquatique qui offrirait un bassin de taille suffisante pour Gembloux et sa région. Elle a dès lors proposé aux communes voisines de Chastres, Walhain et La Bruyère de lancer un partenariat visant le partage des frais d'exploitation, c'est à dire la maintenance, l'administration, le personnel, l'énergie et le matériel.
Après Chastres et Walhain, le conseil communal de La Bruyère a donc marqué son intérêt sur ce dossier lors du conseil communal de jeudi soir. Le bourgmestre Yves Depas a expliqué que La Bruyère ne devrait rien investir au niveau de la construction pour ce projet de 17 millions d'euros (HTVA). La commune aurait juste à payer des frais d'utilisation en fonction du nombre d'élèves qui fréquenteraient le bassin. A titre d'exemple, si La Bruyère envoyait ses 1200 élèves tous les 15 jours aux cours de natation, en assumant la moitié du coût d'entrée (l'autre moitié étant à charge des parents), la dépense communale annuelle serait d'environ 91 800 euros.
La majorité (PS-D&B-Ecolo) considère que ce projet est une chance pour les enfants de La Bruyère qui bien souvent n'ont que le cours de natation prodigué par l'école pour apprendre à nager. Le bourgmestre souligne, par ailleurs, que si le projet est porté par plusieurs communes, les subsides régionaux seront plus élevés et passeront de 2,1 à 4 millions.
Le groupe MR dans l'opposition ne considère pas les choses de la même façon et s'est abstenu de voter ce point, excepté Thibaut Bouvier qui a carrément voté contre. Le MR estime en effet que la construction d'une piscine publique est un gouffre financier et que même si La Bruyère ne participe pas à la construction, il y aura des frais importants. Thibaut Bouvier, pour sa part, considère même que les cours de natation ne doivent pas être assumés par les pouvoirs publics et que les parents sont responsables d'apprendre à nager à leurs enfants. Réponse de Rachelle Vafidis, échevine Ecolo : "Connais tu seulement le principe du service public, Thibaut ? Du service au citoyen ? "
Vente de terrains agricoles
Autre dossier sensible abordé jeudi soir : la vente de terrains communaux dans le village de Meux. La Bruyère est en effet propriétaire d'un ensemble de terres agricoles dont elle a décidé de vendre une partie, soit un peu plus de 10 hectares sur 85, au Bureau Economique de la Province (BEP) pour un montant de 772 000 euros.
Le bourgmestre Yves Depas affirme d'emblée : "C'est un acte politique intéressant sur le plan économique. Cette vente va rapporter de l'argent à la commune et sera réinvesti dans une crèche, mais cela permettra aussi au BEP d'agrandir le zoning des Isnes et c'est donc favorable à l'emploi. Par ailleurs ces terres continueront à être agricoles et les agriculteurs qui les exploitent actuellement pourront encore le faire durant 5 ans à titre gratuit."
L'opposition regrette cette vente et votera contre. Le conseiller MR Stephan Henry considère que cette vente équivaut à une "décapitalisation" de la commune. "Il n'y a pas de miracle, quand on vend, on n'a plus ! Et depuis le début de votre mandat vous avez décapitalisé la commune de 2,7 millions, c'est énorme ! "
De son côté, Laurent Botilde (MR) met en doute la légalité de la procédure car il n'y a pas eu de marché public ni de publicité et aussi car ces terres proviennent d'une donation de 1834 faite aux habitants de Meux.
Thibaut Bouvier (MR) trouve lui aussi que la procédure juridique est "limite" et regrette ce lien entre la majorité et le BEP depuis le début de la législature. "Et aujourd'hui qui devient propriétaire de nos lingots d'or ? Vos copains de toujours : le BEP ! ".
Réponse du bourgmestre : "Votre explication avec le capital, ça ne tient pas ! Vous ne pouvez pas dire que le patrimoine de La Bruyère a diminué. Quand on construit par exemple un hall sportif, on augmente le capital de la commune ! Et en plus, on participe à de la création d'emploi et on facilite l'installation d'investisseurs grâce à l'agrandissement d'un zoning. "
Nouvelles aires de jeux d'extérieur
C'est également, majorité contre opposition qu'a été votée l'installation de jeux collectifs d'extérieur pour les villages d'Emines, de Rhisnes et de Warisoulx. Des aires de jeux existent déjà à Bovesse, Meux et Villers-lez-Heest. Ce sont des aménagements qui ont lieu dans le cadre du Plan Communal de Développement Rural (PCDR). L'investissement se monte pour ces trois derniers projets à 241 000 euros, subsidiés par la Région à hauteur de 193 600 euros.
Le MR considère qu'il s'agit d'un montant important pour 3 plaines de jeux et rappelle qu'il avait déjà voté contre ce projet lors du budget pour permettre une diminution du précompte immobilier. Laurent Botilde (MR) estime par ailleurs que les aires déjà existantes ne sont pas assez sécurisées et qu'aucune limite n'empêche les enfants de sortir de l'espace et d'aller vers la route.
Thierry Chapelle (PS) , échevin, incite pour sa part les conseillers à se rendre sur les aires de jeux déjà réalisées pour constater comment cela fait revivre le coeur des villages et combien c'est important pour la cohésion sociale en zone rurale.