C'est nouveau à Floreffe : une taxation sur les clubs privés et sur les établissements occupant du personnel de bar. Ces deux taxes ont été votées lors du dernier conseil communal, majorité contre opposition. Le groupe Écolo, très réticent, s'est indigné en séance publique. Mais les autorités n'ont pas changé leur ligne de conduite quant à cette nouvelle mesure qui vise trois établissements sur le territoire communal. Tout d'abord, un bar à Champagne avec prestations d'hôtesses, mais qui, depuis peu, semble avoir fermé ses portes. Les deux autres établissements sont toujours ouverts. Il s'agit d'un club libertin et d'un bar libertin. Les patrons de ces établissements ne voient pas l'arrivée de cette taxation d'un très bon oeil. C'est un montant de 10 000 euros qui leur sera réclamé pour l'exercice 2024-2025.
Nous sommes dans l'un des établissements concernés. On parle d'un bar libertin et non d'un club. La nuance est importante. Le concept des lieux se veut singulier. Il serait même unique en Belgique, nous dit-on. Éric Delfosse, patron d'un bar privé :
"Je pense qu'il n'en existe pas d'autre dans le pays. C'est plus un bar qu'un club, donc c'est un bar dansant, mais où la musique va moins fort que dans les clubs. C'est pas des discothèques. Donc ici, les gens viennent boire un verre, faire connaissance. Plus si affinités parfois, mais il n'y a rien d'obligatoire. Donc ce n'est pas comme dans un club où on les oblige à se déshabiller à une certaine heure. Ils viennent ici, restent habillés tout le temps et chacun fait ce qu'il a envie, quand il a envie. Mais non, il n'y a jamais rien d'obligatoire."
Ce bar est ouvert depuis un an. À quelques pas de là, on retrouve un club libertin. Le patron préfère ne pas s'exprimer pour le moment, il attend la notification officielle de cette nouvelle mesure. Il s'agit de deux taxes votées récemment, la première concerne les établissements occupant du personnel de bar et l'autre englobe les clubs privés. Écolo s'en est insurgé. Pour le groupe, il n'est pas question de soutenir ce mode de fiscalité. Écolo craint que le montant réclamé soit répercuté sur les conditions de travail des hôtesses. Magali Deproost, conseillère communale Écolo :
"On ne peut pas les mettre sur le même pied d'égalité. Il y a effectivement une taxe sur les bars à hôtesses. Donc à priori, il y a un établissement qui est visé par cette taxe. Et puis il y a une taxe sur les bars. Les clubs privés plus précisément. Il y en a deux sur le territoire communal. Ce sont des clubs d'adultes consentants qui, sur le plan moral, ne posent pas vraiment question. Sur le plan de la sécurité et de l'ordre public, ne pose pas vraiment question non plus. Ce qui pose vraiment question, c'est le montant. Encore une fois, le bourgmestre nous dit que ce sont des établissements qui génèrent beaucoup de recettes et donc nous allons aller capter une partie de ces recettes à hauteur de 10 000 € par établissement. Ça nous semble assez dingue
comme montant de taxes. On n'a aucune taxe communale d'un montant comparable à Floreffe actuellement."
Philippe Vautard (RPF), le bourgmestre de Floreffe s'exprime à son tour :
"Clairement, je pense qu'il y a des cas qui posent véritablement problème. C'est une faculté qui nous est laissée pour taxer ce genre d'établissement. On s'est dit que c'était l'occasion de le faire, comme les autres communes le font d'ailleurs".
Dans le club où nous nous trouvons, on s'interroge sur la légalité de cette taxation. Éric Delfosse, patron de ce bar privé :
"On savait qu'il y avait la possibilité d'avoir une taxe communale. On n'en a pas entendu parler sur Floreffe avant. On l'a appris il y a un jour, donc on verra bien la dénomination de la taxe et puis on verra bien avec nos conseils ce que l'on peut faire ou ne pas faire".
La commune estime également que la localisation de ces clubs n'est pas appropriée. La présence de ces établissements sur le territoire floreffois devrait donc encore faire débat.