Réforme des médias de proximité : Boukè et Matélé proposent des synergies


La directrice de Boukè et le directeur de MA Télé ont été reçus par Jacqueline Galant, la ministre des médias. Ils plaident pour davantage de synergies afin d'échapper à une potentielle fusion imposée. Avant eux, les syndicats ont également été reçus.

À voir aussi : une délégation de la RTBF présente pour montrer son soutien

Reçus en premier, les syndicats sortent de la rencontre qu'ils viennent d'avoir avec la ministre Galant. Entendus, Ils l'ont été. Mais cela n'ira pas plus loin. Valérie François, secrétaire permanente à la CNE : 

On veut être associés parce que ce sont les travailleurs qui connaissent les réalités de terrain. Ce que cela impacte de manière concrète dans leur quotidien. À cette demande, elle nous a dit qu'elle concertait. Elle concerte bien, mais avec les directions. Elle dit ne pas avoir besoin de concerter avec les syndicats.

La Fédération Wallonie-Bruxelles tout comme la Wallonie donneront moins de moyens aux médias de proximité, avec comme conséquence des pertes d'emplois. Ce n'est pas ailleurs qu'on trouvera un soutien financier, s'inquiète les représentants des travailleurs.

Elle se retourne vers les communes en disant "Voilà, on peut demander davantage de sous aux communes." Mais les communes, elles sont en train de voir aussi leurs finances diminuer. Et donc ça peut aussi potentiellement impacter davantage encore les médias de proximité demain. Les recherches de ressources privées sur tout ce qui est production, publicité, etc, c'est déjà compliqué à l'heure d'aujourd'hui !

En province de Namur, Jacqueline Galant ne veut plus qu'un média de proximité, contre trois actuellement. Au mot "fusion", les directions de Boukè et MA Télé rétorquent le mot "synergie". Laurent Costantiello, directeur général de MA Télé :

Notre ressenti, c'est que la ministre a apprécié la vision qu'on a défendue aujourd'hui en province de Namur, qui est de renforcer les collaborations, le travail ensemble. C'est évidemment une volonté de la ministre, mais c'est aussi une volonté de Boukè. C'est une volonté de MA Télé. Le message a été entendu que l'on voulait conserver notre indépendance, donc des ASBL distinctes.

Valentine Lissoir, directrice de Boukè et Canal Zoom :

En tout cas, de ce que j'ai cru comprendre des derniers échanges, on n'est plus arc bouté sur le chiffre "huit", et donc potentiellement, peut-être qu'il y a quelque chose aussi à ce niveau-là qui va changer, qui va évoluer.

En quoi consisteraient ces synergies ? Boukè et MA Télé l'ont exposé ce matin à la ministre. Laurent Costantiello, directeur général de MA Télé :

Plusieurs pistes au niveau commercial où là, on met ensemble notre force pour travailler vraiment à l'échelle du territoire provincial. Et donc on a quantifié un objectif de générer 100 000 € en plus de recettes privées grâce à ce travail-là. Il y a aussi tout le travail sur les captations où on travaille de plus en plus ensemble. On l'a fait déjà beaucoup. C'est à l'essai dans le sport, mais on veut élargir les captations et enfin l'éducation aux médias où on va se répartir le travail pour avoir plus d'efficacité.

Quid du troisième média namurois Canal Zoom avec la réforme de la ministre des médias ? Un rapprochement entre Boukè et ce média basé à Gembloux était déjà en préparation. Valentine Lissoir, Directrice de Boukè et Canal Zoom :

Pour Canal Zoom et Boukè, on a réfléchi et on avait communiqué aux équipes dans ce sens. Et c'est soutenu par les organes d'administration. On sait qu'on va vers un rapprochement entre Canal Zoom et Boukè. C'est acté. Il y a un calendrier aussi au niveau de ce rapprochement. Et donc l'idée, c'était de montrer quelle vision on allait porter pour ce projet. Plusieurs axes structurels. Un sur la gouvernance. Donc comment on va travailler avec les organes d'administration demain. Autre axe : il y aura une structure faîtière partagée avec la RTBF. Donc se dire que finalement tout ce qui est investissement technique lourd, on les met au niveau de la RTBF. Et puis après on travaille avec des rédactions décentralisées. Et ses rédactions, elles permettent de garantir notre proximité.

Nous aurions souhaité interviewer une protagoniste importante du dossier, en l'occurrence Jacqueline Galant. Mais la ministre des Médias n'a pas souhaité s'exprimer devant les médias. Nous le déplorons. Le 8 juillet, la ministre recevra les directions des médias de proximité. Les travailleurs du secteur seront à nouveau présents pour manifester.
 
 

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