Fusion IPM-Rossel, beaucoup de questions et peu de réponses pour le personnel

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Rossel et IPM ont annoncé hier leur intention de fusionner leurs groupes. Après l'annonce, le temps était à la rencontre avec le personnel, ce matin. Notamment à L'Avenir où les forces vives ont pu rencontrer le CEO d'IPM, François le Honey, à Namur.

L'annonce est historique dans le paysage médiatique belge. Les groupes de presse Rossel et IPM ont officialisé hier leur projet de fusion. Une décision stratégique destinée à assurer la survie financière des deux entreprises, fortement fragilisées par la fin de la distribution postale et l’évolution du modèle économique de la presse écrite.

Un modèle économique à repenser

Selon François le Hodey, CEO du groupe IPM, cette fusion est indispensable pour permettre à la presse francophone de s’adapter à un marché en mutation.

Je crois que ce qu'on a mis en place avec Bernard Marchand, c'est vraiment le meilleur projet qu'on puisse avoir pour la presse du côté francophone. Vous savez, la situation est quand même extrêmement tendue. C'est clair que la décision du gouvernement de la Vivaldi d'arrêter la distribution postale en fait tout simplement détruit le modèle économique de la presse. Et il nous reste très très, très peu de temps. En fait, il doit absolument migrer extrêmement rapidement notre modèle économique vers une presse digitale principalement, et ce n'est pas possible de le faire seul.

L'intensification du numérique s’impose donc comme un impératif pour IPM et Rossel, qui entendent mutualiser leurs ressources pour accélérer cette transition.

Quels impacts pour les titres de presse ?

Les deux groupes contrôlent plusieurs médias emblématiques de la presse francophone : Le Soir, La Libre, La DH, L’Avenir ou encore Sudpresse, notamment. Le projet de fusion suscite de nombreuses interrogations sur l’indépendance éditoriale de ces titres.

Les lignes éditoriales sont une stratégie économique. Il y a des communautés qui peuvent penser plus à gauche, plus à droite, plus libérale, plus sociale. Il y a des gens qui aiment plus la culture, d'autres plus le sport, d'autres plus l'information locale. Et l'enjeu d'un titre, c'est d'arriver avec une offre qui est celle qui correspond à une communauté. Et les communautés sont différentes. Et donc il faut des offres différentes, poursuit le patron d'IPM.

Le groupe IPM affirme que la diversité des opinions et des publics restera au cœur de sa stratégie. Une promesse qui vise à rassurer les lecteurs, mais aussi les journalistes inquiets pour l’avenir de leurs rédactions et de leurs éditions.

L'emploi au cœur des préoccupations

La fusion n’est pas sans conséquences sur l’emploi, un point particulièrement sensible dans les rangs du personnel. Déjà touché par des plans sociaux, notamment au sein du journal L’Avenir, le personnel redoute de nouvelles coupes. Ce qu'assume le CEO d'IPM.

L'emploi, il faut l'ajuster aux ressources aussi. Donc, il faut toujours vous poser la question de l'emploi.

L’inquiétude est palpable sur le terrain, comme en témoigne Anne Sandront, déléguée syndicale CNE.

Le côté le plus inquiétant, c'est des effectifs. Ça, c'est quelque chose qui revient sans cesse. On va revoir à la baisse chez nous. Ça, ça risque d'être très important. Il ne s'en cache pas, ça va être quelque chose d'assez important et on peut se demander comment on va fonctionner, si on doit garder à la fois une identité, mais avec beaucoup moins de monde, ça va être compliqué.

Restructuration des services supports

Outre les rédactions, plusieurs services de support comme l’informatique ou la comptabilité, par exemple, sont également concernés. Ces départements pourraient être les premiers à subir les effets de la restructuration dans les mois à venir. La fusion Rossel–IPM ne sera effective qu’après approbation de l’Autorité belge de la concurrence, attendue dans les prochaines semaines. 

 

Article réalisé avec l'appui d'outils d’intelligence artificielle (Transcript d'Adobe Premiere et ChatGPT  4.o) et vérifié par un.e journaliste.


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